Exposition: André Romand peintre et soldat


André Romand nait le 23 Avril 1889 à Troyes de parents commerçants. Durant sa jeunesse, il fréquente l’école municipale des Beaux-Arts. Très vite, contre l’avis parental, il part à Paris étudier aux Arts décoratifs puis, trois ans plus tard, à l’Ecole Nationale des Beaux-Arts. Il est reçu à 18 ans aux Artistes Français et fait ses premiers pas dans les salons de la Société Artistique de l’Aube.
Appartenant à la classe 1909, ses trois années de service militaire débouchent presque immédiatement sur les quatre années de guerre, il est mobilisé en 1914. Palette en main, il dessine, « croque » la guerre : des tranchées aux paysages, en passant par les loisirs des soldats, environ deux cents aquarelles et croquis sont ramenés de ces terribles années. Romand peint les hommes à travers caricatures et portraits. Il dessine beaucoup les bataillons coloniaux. L’artiste n’épargne rien de la guerre, des cadavres aux blessés des hôpitaux, André Romand témoigne ses sentiments avec force.
Ces dessins sont déjà remarqués à cette période. En avril 1916, il expose à Troyes six de ses aquarelles de guerre. Il participe à une exposition plus importante en juillet 1916 à l’initiative du Bulletin des Armées de la République.
La guerre finie, médaille militaire et croix de guerre 14-18 le soldat rentre chez lui. De nombreux courriers témoignent de son désir de vendre les aquarelles faites durant la guerre, il en vendra quelque unes à des amicales d’anciens soldats, fera dès 1919 des expositions pour promouvoir son œuvre, mais ne pourra se séparer de la quantité de dessins, d’aquarelles et autres témoignages. La ville de Paris, le ministère de la guerre et la ville de Troyes lui en achèteront quelques unes.
En 1921, après son mariage, le peintre s’installe à Rosnay L’Hôpital, petit village de l’Aube. Un repos bien mérité après ses dures années. Romand aime tout particulièrement la vie rurale, elle l’apaise et l’inspire. La période d’après-guerre est fructueuse pour l’artiste qui va enchaîner les expositions. Il expose à Troyes mais aussi à Dijon en 1948 et à Sens en 1949. La reconnaissance arrive vraiment en 1954. Des industriels Troyens font alors appel à lui, pour fixer les scènes typiques de notre grande activité : ateliers de bonneterie, métiers, salles de bobinage, de couture, de confection, de teinture…
En 1963, le musée de la Grande Guerre de Vincennes acquiert cinq. Information très relayée dans la presse locale qui se glorifie d’avoir un troyen tel que lui . André Romand continue par la suite d’exposer, à Troyes principalement. Il passe une retraite agréable, ne cessant jamais de peindre et s’essayant même à la sculpture. Il décède en 1982 dans la ville qui l’a vue naître et sera inhumé au cimetière de Rosnay l’hôpital dans le caveau familial.
Deux expositions depuis sa mort, la première en 1985 aux Arcades à Troyes, une évocation de son œuvre et plus récemment toujours aux Arcades un accrochage de toutes les aquarelles de guerre 14-18 retrouvées dans la maison familiale de Rosnay l’hôpital.
La ville de Troyes donne son nom à une rue nouvelle, en 2009. Prêts d’objets d’époque par Philippe Roizin, collectionneur.

Du mardi au dimanche de 15h-19h sauf jours de fête légale

Entrée libre

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